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En se déplaçant exclusivement en voiture, de nuit et dans des milieux peu recommandables, le héros de Shock affiche certaines ressemblances avec celui de Drive (2011). Mais le film de Denis Moschitto s’avère bien plus désespéré que celui de Nicolas Winding Refn. D’ailleurs, les rues sombres de Cologne évoquent plutôt la trilogie Pusher (1996-2005), également signée par le réalisateur de Drive.
Tourner dans sa ville de naissance n’est pas le seul élément biographique de Shock. On peut supposer que le passé de hacker a également aidé le réalisateur à établir le personnage de Bruno, médecin déchu qui a perdu sa licence mais qui n’a pas abandonné son métier pour autant. Désormais, ses visites à domicile se déroulent la nuit, dans le milieu des racailles et autres macros. C’est dans ce cadre qu’il se voit chargé d’assumer les soins d’un parrain de la petite mafia locale atteint d’une malade incurable. Déjà, trouver les médicaments nécessaires pour le traitement ne va pas s’avérer une mince affaire…
Comme tous les médecins, Bruno a prêté au serment d’Hippocrate. Ce texte symbolique, fondateur de la déontologie médicale, comprend plusieurs points essentiels auxquels doivent se soumettre les généralistes. Par exemple, le texte impose de soigner toute personne malade, quelles que soient ses origines et son niveau social. Par ailleurs, les traitements prescrits doivent être bénéfiques au malade et ne pas causer de dommages ou blessures. Également, un médecin doit mener une vie personnelle et professionnelle exemplaires. Ainsi, pas question que les soins prodigués servent à corrompre les mœurs et encore moins à favoriser le crime.

Si l’époque contemporaine tend à aménager des exceptions aux deux premiers commandements, Bruno, en rendant visite aux malades de la pègre tel un véritable médecin de campagne, questionne le troisième point. Ce faisant, Bruno ne fait preuve d’aucune forme de scrupule. Et pour cause, lui aussi est dans l’illégalité. Toutefois, son statut de hors-la-loi, il le doit d’abord à ceux qui l’ont privé du droit d’exercer le seul métier qu’il connaît…
Dès lors, Shock interroge la notion du bien et du mal au sein d’une époque qui rencontre de plus en plus de difficultés à définir ce concept devenu si complexe. Finalement, le plus simple ne serait-il pas de revenir aux fondamentaux. Peut-être est-ce pourquoi Bruno se réfugie derrière sa conscience professionnelle, indiscutable, elle. Le médecin soigne alors aussi bien la prostituée que le mafieux du coin, même s’il faut risquer sa peau lors d’un échange de coups de feu. De toute façon, un gunfight sera toujours moins spectaculaire qu’un arrachage de dent.

Déchu par l’administration, Bruno reste un véritable héros dans ce thriller qui rappelle Terre brûlée où des personnages atypiques se retrouvaient également au centre du récit. Les malfrats que côtoie Bruno s’avèrent toutefois moins rassurants encore et surtout plus dangereux. Dans ce contexte, Shock installe un rythme qui monte en crescendo pour finir en apothéose dans un final où la violence s’invite également.
Première réalisation de Denis Moschitto, le bonhomme est surtout acteur depuis 1999. Il s’est plus particulièrement fait remarquer en 2003 dans Verschwende deine Jugend. Par la suite, on a pu le voir dans In the Fade (2017) et Rheingold (2022), deux films ambitieux réalisés par Faith Akıns, s’inscrivant dans le cinéma de genre et montrant des ambitions certaines. Une affirmation que l’on collera parfaitement à Shock dont la musique planante et les couleurs aux relents de gialli ajoutent encore à son attrait.
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