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Dream Story est une nouvelle adaptation de Double rêve, roman publié pour la première fois en 1925 par l’Autrichien Arthur Schnitzler, écrivain réputé pour avoir, avec pertinence, diagnostiqué les déceptions de sa génération. Le récit a déjà été adapté à la télévision par Wolfgang Glück en 1969. Mais, la version la plus célèbre reste celle signée en 1999 par Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut, dont personne n’a oublié le sulfureux binôme formé par Tom Cruise et Nicole Kidman…

Le tandem se voit ici remplacé par Jacob et Amelia. La passion a quitté leur ménage mais, hier soir, ils ont fait l’amour pour la première fois après des mois d’abstinence. Fort de ce nouvel élan accordé à leur couple, ils décident de visiter ensemble une boîte de nuit. Là, chacun laisse de parfaits inconnus les convoiter. Tous les deux rejettent les offres, comme pour mieux se réunir le soir même dans le lit conjugal. L’expérience incite Amelia à avouer ses fantasmes sexuels, nés de sa rencontre avec un bellâtre lors de leurs dernières vacances au Danemark. Jakob, de son côté, admet avoir lui aussi, au même moment, fricoté avec une jeune femme au bord de la piscine.
« Mais, tant que cela reste du désir, ce n’est pas grave, car ce n’est pas réel… » explique Jakob à son épouse… Toutefois, petit à petit, le fantasme prend le pas sur la réalité et, après ces révélations intimes, les convictions de Jakob vont être mises à rude épreuve au moment de visiter les endroits les plus tendancieux de Berlin.
Même si le réalisateur Florian Frerichs avait déjà proposé un intéressant Le Dernier Souper (2018), dans lequel une famille juive se réunissait une ultime fois alors qu’Adolf Hitler venait d’accéder au pouvoir, il doit, pour Dream Story, continuer de composer avec un budget famélique.

Ainsi, le seul nom quelque peu connu au casting, s’avère celui de Detlev Buck qui s’est précédemment illustré à travers des comédies mises en scène par lui-même, ainsi que des clips musicaux livrés, cette fois-ci, à destination d’un des groupes de rock les plus populaires outre-Rhin : Die Ärzte.
Le personnage principal, Jakob, est incarné par Nikolaï Kinski. Un patronyme bien difficile à porter. Peut-être est-ce pourquoi l’acteur se voit cantonné à des produits obscurs. Quoi qu’il en soit, Nikolaï Kinski livre ici une prestation somptueuse. En effet, malgré le contexte embourgeoisé dans lequel se déroule l’histoire, le comédien parvient à conquérir le spectateur qu’il emmène avec lui tout au long de son périple au cœur de la capitale allemande.

Une aventure captivante, facilitée par une liberté artistique qui se traduit par une beauté visuelle envoûtante. Une surprise, avouons-le, car les deux principaux responsables du cachet esthétique du film n’avaient pas vraiment pu démontrer leur talent en participant, jusqu’alors, à de banales séries B, voire Z. Ainsi, Konstantin Freyer délivre des images sublimes pour Dream Story après avoir travaillé sur Deathcember (2019), tandis que Tuomas Kantelinen compose l’élégante bande originale, lui qui avait précédemment délivré celle de Iron Sky 2 (2019).
Cette beauté intrinsèque dont bénéficie le film sublime le voyage entrepris la nuit tombée par Jakob dans les rues désertées de Berlin. Constamment piqué par la curiosité, on s’interroge sur les fantasmes inavouables qui sont en train de se concrétiser derrière les murs de la ville grise. Pour autant, le film délivre un message conservateur qui surprendra à une époque où la concrétisation personnelle prime. Ainsi, ce qu’il faudra retenir de Dream Story, c’est qu’il est préférable de ne pas trop tenter ses fantasmes, le prix à payer pourrait s’avérer élevé. Chérissons plutôt notre couple, notre famille et évitons de convoiter ce qui pourrait nous détruire.
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Bandits (1997) – Vivre libre ou mourir
