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À la fin des années 80, le gore sombre et sordide à la Evil Dead ou façon Lucio Fulci a fait son temps. Au point où Peter Jackson porte le coup fatal en 1987 avec son désopilant Bad Taste. Dans la foulée, ou presque, Andreas Schnaas en profite pour ajouter une nouvelle catégorie au gore avec des films comme Violent Shit ou Zombie 90 : le german splatter, sous-genre dont fait fièrement partie Hillbilly Holocaust.
Il était une fois… Le german splatter
Le german splatter se caractérise par des moyens et conditions de production totalement amateurs. Tout doit avoir l’air bricolé… un peu comme Bad Taste, ajouterez-vous… Exact, sauf qu’une absence totale de revendication artistique doit aussi se joindre au protocole.
Ainsi, les acteurs sont tous des amis de la production. Les décors, quant à eux, ne sont jamais construits en studio. On optera plutôt pour un tournage en forêt, celle dans laquelle les membres de l’équipe technique passaient leurs week-end à faire les quatre cents coups lorsqu’ils portaient des culottes courtes.
Le genre se permet même de faire l’impasse sur un élément pourtant essentiel à n’importe quel film dit classique : le scénario. Si vous méprisez les Vendredi 13 en raison de leur intrigue tenant sur un ticket de métro, attendez de voir Violent Shit où un tueur en série trucide toutes les personnes qui se promènent dans un bois, Zombie 90 dans lequel des zombies dévorent des individus qui flânent dans une forêt ou encore Premutos suivant les exactions d’un ange déchu trucidant les pécheurs déambulant dans un… Bref.
En somme, les oeuvres figurant au tableau de chasse du german splatter sont des films de potes, ce qui n’empêche pas le genre de fièrement brandir quelques belles pièces. D’ailleurs, vers la fin des années 90, Olaf Ittenbach repousse même les limites du genre, justement en tentant d’adjoindre un scénario à ses films.
Promenons-nous dans les bois…
La critique est facile, se moquer encore plus mais en réalité, le german splatter est un genre attendrissant.
Si ces petites bandes teutonnes séduisent un public de passionnés, c’est parce qu’elles sont diablement généreuses sur un élément bien précis : le gore.
Dans ce domaine, Olaf Ittenbach, auteur de Premutos justement, s’avère assurément la personnalité la plus renommée d’entre toutes. Au fur et à mesure que sa filmographie s’étoffe, ses films héritent d’effets spéciaux de plus en plus impressionnants. Innovants, les trucages parviennent même à tenir la dragée haute à ceux conçus par un studio qui a pignon sur rue comme KNB par exemple.
Si votre attention a été captée par ces quelques lignes, c’est que vous disposez peut-être de ce qu’il faut pour apprécier à sa juste valeur un film comme Hillbilly Holocaust.
De nos jours… Hillbilly Holocaust
Produit par Fäkalocaust Produktion (la finesse n’est pas une qualité qui caractérise le german splatter), Hillbilly Holocaust n’est pas le premier coup d’essai de la petite compagnie qui s’est illustrée à travers divers courts métrages comme The Swabian Sawmill Massacre (Das Schwabische Sagewerkmassaker) ou le long Die Dämonische Mörderoma (la démoniaque mamie tueuse).
Hillbilly Holocaust ne se prend jamais au sérieux, mais il a en revanche été réalisé avec beaucoup de sérieux et de respect. Le merchandising accompagnant la sortie en DVD permet d’ailleurs de se rendre compte à quel point l’équipe prend soin de son bébé ; l’affiche est d’ailleurs superbe.
Le film bénéficie d’une réalisation moderne, à des années-lumière de celles des premiers films du genre. Ainsi, caméra haute définition et drones permettent à Hillbilly Holocaust de s’inscrire dans son temps. Les effets spéciaux, en revanche, restent heureusement bien ancrés dans la tradition artisanale du concept. D’une bonne moyenne qualitative, ils s’avèrent simples, riches, spectaculaires, jamais réalistes. Les têtes explosent dans de belles giclées écarlates quand d’autres peuvent se fendre en deux spectaculairement. Quelques éventrations et élégantes arabesques de sang rouge pour les humains, verdâtre pour les créatures de l’autre monde devraient combler les attentes du public. En bonus, les jolis masques de démons et une maquette de maison prenant feu inspireront le respect.
Le rythme s’invite également avec du gore cadencé à un effet spécial toutes les 5 ou 10 minutes. Les non-habitués du genre trouveront sans doute le temps un peu long entre chaque morceau de bravoure mais c’est un bon rythme pour ce genre de produit.
Révisions
Enfin, on appréciera aussi un scénario plutôt rigolo avec l’histoire abracadabrante dans laquelle une famille de culs-terreux, résignés, travaillent dur à sacrifier 666 personnes pour reboucher la porte des Enfers dissimulée sous leur maison et d’où s’échappent régulièrement des démons avides de sang frais, soif qu’ils tentent de satisfaire en chassant les badauds qui se promènent dans la… dans la… décidément vous ne suivez pas…
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