Felidae, un film avec des animaux, pas pour les enfants
Felidae n’a rien d’un film pour enfants. Il affiche d’ailleurs plus de points communs avec Fritz the Cat, classé X à sa sortie en France en 1972, qu’avec Les Aristochats. Cependant, contrairement au film de Ralph Bakshi qui choque pour faire rire, Felida, quant à lui, est un véritable thriller policier dans la lignée d’un Seven. La comparaison avec le film de David Fincher n’est pas si farfelue que ça puisque l’atmosphère y est effectivement particulièrement sombre et désespérée (il pleut constamment). D’ailleurs, Felidae est réputé pour être l’un des animés les plus violents jamais réalisés…
Francis est le chat de Gustav. Chaque fois que le syndrome de la page blanche menace son écrivain de maître, ils emménagent dans une nouvelle demeure afin qu’il puisse retrouver l’inspiration. Mais, cette fois-ci, le nouveau home sweet home n’est pas du goût du félin Francis… Jugez-en par vous-même : la maison est un dépotoir, elle pue les produits chimiques et, cerise sur le gâteau, un cadavre de chat mutilé git dans le jardin… Francis apprend de Blaubart, un vieux matou qui vit dans la maison voisine, qu’il s’agit du cinquième meurtre perpétré dans le quartier. Ensemble, ils décident de mener l’enquête, décision qui qui va les amener à faire d’autres découvertes macabres, comme le fait que les chats auraient été assassinés par un individu de leur espèce, membre d’un culte vénérant un mystérieux chat nommé Claudandus.
Le réalisateur Michael Schaack s’est fait un nom en Allemagne avec des films animés pour adultes à l’humour pipi-caca (Werner – Beinhart, Das kleine Arschloch…). Il livre ici une adaptation efficace du roman Félidés (1989) d’Akif Pirinçci qui avait connu un grand succès, et pas seulement public, au point que de nombreuses suites parurent.
Schaack choisit d’abandonner de nombreuses pistes de réflexions proposées par l’auteur permettant au métrage d’aller à l’essentiel et de privilégier l’aspect sombre de l’enquête. D’ailleurs, le style adopté pour le dessin restitue magnifiquement l’ambiance du roman avec des couleurs froides et un design minimaliste des personnages qui rappelle le film noir.
L’animation, quant à elle, est particulièrement soignée et certaines scènes représentant les cauchemars de Francis évoquent les séquences délirantes du Pink Floyd the Wall d’Alan Parker. Dans ces moment-là, seul le genre musical sépare les deux films puisque celui de Michael Schaack emploie la 2e symphonie de Gustav Mahler, Résurrection, une œuvre populaire et grandiose, déterminante pour l’ambiance des scènes.
On passera sur quelques choix surprenants comme le fait que Francis sache lire ou qu’un autre personnage félin soit capable de se servir d’un ordinateur. En revanche, on notera d’autres points apportant une certaine singularité au film. Par exemple, les humains sont appelés des « ouvre-boites » (car ils ouvrent la nourriture de chats en boîte de conserve). De même on ne les voit jamais en grandeur nature puisque le film se déroule selon le point des chats. Par ailleurs, le film bénéficie d’un excellent doublage dans sa version allemande qui bénéficie de la présence de Mario Adorf (Le tambour – 1979) prêtant sa voix à Blaubart.
Lorsque l’on pense animation, l’Allemagne n’est pas un pays qui nous vient automatiquement en tête mais Felidae a tout de même bénéficié d’un budget important s’élevant à 15 millions de DM, qui a permis l’embauche et l’appui de 300 artistes. La qualité principale du film reste cependant histoire captivante.
Malheureusement, le film n’attire pas les foules en salles. À l’inverse du roman, aucune suite ne sera mise en chantier.
Allemagne – 1994 – Réalisation : Michael Schaack – Interprètes de la version allemande : Ulrich Tukur, Mario Adorf, Helge Schneider…
La critique ci-dessus souligne très bien le style du film, qui est très original mais aussi la véritable intention derrière, qui est de dénoncer l’admiration pour la pureté de la race. La beauté des dessins contraste avec l’horreur qu’ils mettent en scène, comme le mouroir à chat à ciel ouvert. Je me souviens comment le film était marquant grâce au climat terrifiant, la musique et ses qualités visuelles. Pourtant le film critique aussi beaucoup l’Église, avec les sectes, et je trouve que c’est un point à noter et qui n’est pas évoqué dans la critique.
Je ne réponds pas aux remarques qui critiquent mes critiques…
Mais vous ne venez pas de répondre là ?
Mince, je me suis fait avoir 🙂