Parapsycho, spektrum der Angst : une approche scientifique de la parapsychologie
Parapsycho, spektrum der Angst de Peter Patzak surfe sur la nouvelle marotte du public apparue dans les années 70. Ainsi, télékynésie, télépathie et hypnose sont au centre d’une anthologie composée de trois histoires. Le format, à la mode dans les années 60, avait été remis au goût du jour par l’Amicus dans les années 70 avec des films comme Histoires d’outre-tombe (1972) ou Le caveau de la terreur (1973). Cependant, ces recueils racontaient des histoires sans véritable liens entre elles. Parapsycho, spektrum der Angst, en revanche, présente trois histoires illustrant parfaitement la thématique choisie par le réalisateur, à savoir le paranormal.
Une autre singularité du film de Peter Patzak est le sérieux avec lequel il aborde les phénomènes surnaturels. Par exemple, entre chaque histoire, la caméra fixe une feuille de papier insérée dans une machine à écrire. Le texte qui s’affiche au fur et à mesure qu’il est tapé confirme avec gravité que les faits présentés dans le film sont absolument véridiques et certifiés scientifiquement. De nos jours, ce gadget paraît désuet et naïf tant il a été exploité auparavant, mais, à l’époque, nul doute qu’il devait faire son petit effet sur le public.
Dans la première histoire, Reinkarnation, Harry (Helmut Förnbacher), est un homme d’affaires marié et père d’une petite fille. En voyage d’affaires, il s’arrête dans une station-service où son regard est attiré par une image arborant un château. Il reprend la route et, comme en transe, trouve le chemin qui le mène à l’ancienne demeure. À l’intérieur l’attend une femme (Marisa Mell) qui le connaît intimement et tente de l’attirer dans une histoire d’amour vieille de plusieurs décennies.
Dans Metempsychose un professeur (Helmut Berger) a une affaire avec son étudiante Mascha. Jalouse, sa femme fait une scène dans la voiture. Son inattention provoque un accident dans lequel elle décède. Seuls le professeur et sa fille Debbie s’en sortent vivants. Mais Debbie n’est plus la même ; elle voit sa mère partout. Pour ne pas accabler Debbie, son père décide de mettre fin à sa liaison avec Mascha. Désespérée, celle-ci se donne la mort. Dès lors, le comportement de Debbie change à nouveau. La jeune fille serait-elle désormais sous l’influence de Mascha ?
Dans la dernière histoire, Telepathie, un peintre (Matthieu Carriére), enlève une femme mariée (Alexandra Drewes) en la faisant venir dans son appartement par la seule force de la pensée. Désormais, toujours à l’aide de ses pouvoirs, il soumet sa victime à sa volonté.
Visuellement, chaque épisode commence de manière très sobre. Ainsi, le film n’utilise pas les artifices du cinéma fantastique pour faire naître des émotions chez le spectateur ; comme créer des ambiances lugubres et une esthétique raffinée, par exemple. Le réalisateur cherche plutôt à donner à son film le ton du documentaire. Petit à petit, cependant, en s’approchant du point d’orgue de chaque histoire, des éléments du cinéma d’exploitation apparaissent, en particulier dans Metempsychose et Telepathie. Dans le premier, le spectateur se voit par exemple imposer les images d’une véritable autopsie. Dans la seconde, l’érotisme est de mise avec beaucoup de nudité, mais surtout une scène durant laquelle Matthieu Carriére donne un orgasme à Alexandra Drewes en effleurant à peine des mains le corps nu de la jeune femme. Alexandra Drewes sera d’ailleurs peu avare de ses formes tout au long de l’épisode. Quant à Reinkarnation, il nous permet de voir la belle Marisa Mell également en tenue d’Eve.
Parapsycho, spektrum der Angst ressemble dans une certaine mesure aux films érotiques allemands qui défrayaient la chronique à l’époque, dans les années 70. Sous la forme de docu-fiction alternant scénettes inspirées de la vie de tous les jours et entretiens faussement réalistes, les Schulmädchen-report et consorts exposaient les habitudes sexuelles des allemands. Cependant, à l’inverse de ces joyeusetés frivoles, Parapsycho, spektrum der Angst est très sérieux. Il en résulte un film froid, presque agressif, en tout cas certainement pas facile d’accès : un film d’auteur épicé d’éléments d’exploitation.
Die Feuerzangenbowle
Allemagne – 1944
Réalisation : Helmut Weiss
Interprètes : Heinz Rühmann, Karin Himboldt, Hilde Sessak, Erich Ponto, Paul Henckels
Bande annonce en allemand :